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chronologie et typologie
des
détendeurs COUSTEAU-GAGNAN
appelés communément CG45

commercialisés de 1946 à 1956

Le CG45 : ou le détendeur qui n'avait pas de nom.

 

Le 8 juillet 1943, soit seulement quatre jours après la première plongée historique à Bandol, le commandant Jacques-Yves Cousteau et l’ingénieur Émile Gagnan déposent le brevet du scaphandre autonome COUSTEAU-GAGNAN.

 

Ce dispositif innovant se compose d’une réserve d’air comprimé portable (généralement constituée d’une, deux ou trois bouteilles en aluminium de 5 litres chacune) et d’un détendeur à la demande, élément central du système. Ce détendeur permet de fournir automatiquement de l’air en quantité suffisante, détendu à la pression des poumons du plongeur.

 

Positionné dans le dos, il assure un confort respiratoire optimal, la membrane étant située au niveau des bronches. Il fonctionne en deux étapes :

Le premier étage de détente réduit la haute pression à une pression intermédiaire d’environ 7 bars.

Le second étage de détente délivre l’air à la pression ambiante, quelle que soit la profondeur.

 

Sa facilité d’utilisation réduit considérablement le risque d’essoufflement. De plus, son circuit ouvert à l’expiration évacue les bulles hors du champ de vision, garantissant une meilleure visibilité sous l’eau.

 

En 1943, les premiers prototypes du détendeur arboraient une forme rectangulaire. Toutefois, Émile Gagnan réalisa rapidement qu’un boîtier rond améliorait les performances en répartissant mieux la pression hydrostatique sur la membrane. C’est ainsi qu’en 1945, la version définitive, destinée à la commercialisation, adopta une forme dite de “boîte à camembert”.

 

Pour lancer sa production, Air Liquide créa une filiale, la SARL LA SPIROTECHNIQUE, fondée le 26 mai 1946. Les premières unités furent mises sur le marché dès juillet 1946.

 

À leurs débuts, les détendeurs du scaphandre autonome COUSTEAU-GAGNAN ne portaient pas de plaque constructeur. Le numéro de série était poinçonné soit sur la casserole avant (pour les tout premiers modèles), soit sur le corps haute pression, et ce, au moins jusqu’à la fin de l’année 1946.

 

Ce n’est qu’en 1947 que la première plaque constructeur fit son apparition. Elle ne portait aucun nom, seulement l’inscription suivante :

SCAPHANDRE AUTONOME

COUSTEAU-GAGNAN

breveté S.G.D.G

LA SPIROTECHNIQUE

S.A.R.L

Siège social 6 Rue Cognacq Jay, Paris VII

N° 001

 

Ce n’est qu’à partir de 1955, avec l’arrivée du MISTRAL, que le détendeur sera véritablement considéré comme un élément distinct du reste du scaphandre autonome. Les premiers collectionneurs le baptiseront CG45 (abréviation de COUSTEAU-GAGNAN 1945), un nom qui perdurera jusqu’à aujourd’hui, bien que les anciens continuent de l’appeler le détendeur COUSTEAU-GAGNAN.

 

Commercialisé de 1946 à 1956, ce détendeur sera uniquement produit en version narguilé durant ses deux dernières années (1955 et 1956), le MISTRALl ne pouvant pas être modifié pour cet usage.

 

Il s’agit en effet du seul détendeur à double tuyau de la marque convertible en narguilé et inversement. La transformation est relativement simple : il suffit de retirer le mécanisme du premier étage, de condamner l’orifice correspondant avec un bouchon spécifique du côté de la membrane, puis de remplacer l’étrier par un raccord basse pression permettant de connecter le tuyau du narguilé.

La typologie et la chronologie des CG45

J’ai classé les CG45 en deux grandes catégories principales :

1. Le CG45 à gamelle archaïque (1946–1949) : Le plus rare des modèles. Il se décline en trois versions, reflétant l’évolution du détendeur entre 1946 et 1949 :

• Les modèles sans plaque constructeur

• Les modèles avec une grande plaque SARL

• Les modèles avec une petite plaque SARL

2. Le CG45 à gamelle standard et PRO (1950–1956) : Le plus répandu. Il apparaît dès 1950 avec la version PRO, conçue pour être utilisée avec le nouveau vêtement PHOQUE. À partir de 1951, il se généralise sur tous les modèles, accompagné d’une version standard lors du passage de LA SPIROTECHNIQUE en SA.

LES CG45 À GAMELLE ARCHAÏQUE 

Les CG45 à gamelle archaïque se distinguent par leurs tubulures fines de 22 mm de diamètre, et plus particulièrement par celle d’expiration, qui présente un coude à 35°.

 

L’explication est simple : sur les premiers scaphandres, le détendeur était fixé derrière la bouteille. Ce coude permettait ainsi de ramener le tuyau annelé d'expiration vers l’avant sans le cintrer. Cependant, cette configuration présentait plusieurs inconvénients : elle exposait le détendeur aux chocs en cas de chute et, en plongée, les tuyaux annelés risquaient d’être endommagés par les roches ou les tôles coupantes des épaves.

 

Face à ces problèmes, cette disposition fut rapidement abandonnée au profit d’un positionnement plus sécurisé, ramenant le détendeur entre le plongeur et la bouteille, supprimant ainsi la nécessité d’une tubulure d’expiration coudée.

CG45 de 1946
LES CG45 SANS PLAQUE CONSTRUCTEUR

Le CG45 a été commercialisé sans plaque constructeur durant deux périodes distinctes.

 

Dans ce paragraphe, nous nous concentrerons sur la première période, en 1946. À cette époque, le numéro de série était d’abord estampillé directement sur la gamelle d’expiration, avant d’être déplacé au dos, sur le corps haute pression, juste à côté de l’étrier.

 

À ce jour, seuls trois exemplaires de cette variante sont recensés : les numéros de série 150, 516 et 568, ce qui en fait un modèle extrêmement rare. Ces premiers détendeurs étaient équipés d’un embout métallique de type FERNEZ.

 

Dans la galerie, vous trouverez une image du détendeur telle qu’il apparaissait dans le catalogue de 1946.

LES CG45 À GROSSE PLAQUE SARL
CG45 grosse plaque SARL

En 1947 apparaît la première plaque constructeur, connue sous le nom de grosse plaque SARL. Une photo ci-dessous montre Maurice Fargues, quelques minutes avant sa plongée fatidique du 17 septembre 1947, en train de préparer son scaphandre équipé d’un détendeur à grosse plaque SARL.

 

Il est probable qu’une période de transition ait eu lieu, durant laquelle des détendeurs avec et sans plaque ont cohabité. Cette hypothèse repose sur le fait que le numéro 537 a été retrouvé avec une grosse plaque SARL, tandis que le numéro 568 ne possède pas de plaque mais porte son numéro de série estampillé sur le corps haute pression.

 

Le CG45 à grosse plaque SARL était initialement commercialisé avec un large embout en caoutchouc fabriqué par GODEL pour LA SPIROTECHNIQUE.

 

Un détail intrigant concerne le numéro 864, qui est suivi de la lettre N. Ce modèle étant monté en narguilé, il est possible que cette lettre signifie narguilé. Ce détendeur proviendrait de l’arsenal de L’Orient, bien que la raison exacte de cette inscription reste inconnue. À ce jour, il s’agit du seul exemplaire de grosse plaque SARL recensé avec cette particularité, mais il est possible qu’une petite série ait été produite.

 

Le plus grand numéro de série connu pour un CG45 à grosse plaque SARL est le 1097, ce qui laisse supposer une production d’environ 550 à 600 unités. Cependant, la majorité a été détruite lors de la sortie du détendeur MISTRAL.

Après des années de recherches, seuls 13 exemplaires (les numéros 537 - 631- 684 - 763 - 828 - 835 - 864N - 941 - 969 - 970 - 1080 - 1096 - 1097) ont été retrouvés à travers le monde, faisant de ce modèle l’un des plus rares et des plus convoités par les collectionneurs.

LES CG45 À PETITE PLAQUE SARL
CG45 petite plaque SARL

L’apparition du CG45 à petite plaque SARL (1949-1950)

 

En 1949 (probablement dès la fin de 1948), le CG45 à petite plaque SARL fait son apparition. Il se décline en deux variantes :

Version avec gamelle archaïque : Toujours en production, mais désormais équipée d’un embout métallique droit de type Fernez, remplaçant l’embout en caoutchouc GODEL.

Version avec gamelle standard (dès 1950) en configuration PRO : Spécialement conçue pour le nouveau vêtement à volume constant développé par LA SPIROTECHNIQUE, la combinaison PHOQUE.

 

Cette nouvelle gamelle se distingue par des tubulures au diamètre élargi (de 22 mm à 25 mm), avec un tube d’expiration désormais droit. Elle est équipée de raccords filetés soudés à l’étain, permettant d’adapter l’embout PRO et de détacher facilement les tuyaux annelés au niveau de la gamelle ou de l’embout, qui reste fixé à la cagoule du vêtement PHOQUE.

 

Production et rareté

 

À ce jour, le plus petit numéro de série recensé pour un CG45 à petite plaque SARL est le N°1137, et le plus grand, le N°1871, ce qui laisse supposer une production d’environ 750 à 800 unités.

 

Cependant, seule une vingtaine d’exemplaires ont été retrouvés à travers le monde. La plupart ont été envoyés à la ferraille lors de la sortie du détendeur MISTRAL, contribuant à leur extrême rareté.

 

Évolution du montage des plaques

 

Les premières unités équipées de la petite plaque SARL étaient montées à la verticale, comme sur les modèles à grosse plaque, c’est-à-dire avec la plaque positionnée perpendiculairement aux tubulures.

 

Ce n’est qu’autour de 1950 (probablement vers le numéro de série 1200) que l’orientation change : les plaques sont désormais fixées horizontalement. Cette évolution s’explique par le fait que, jusqu’en 1950, les tubulures étaient alignées horizontalement par rapport au plan du détendeur.

 

Des cas particuliers intrigants

 

Deux détendeurs atypiques ont été recensés :

N°516 (mentionné plus bas)

N°583

 

Ces découvertes alimentent une hypothèse : en 1949, LA SPIROTECHNIQUE aurait vendu des casseroles de rechange équipées de petites plaques SARL, gravées à la demande de l’utilisateur pour conserver le numéro de série d’origine.

 

Toutefois, cette pratique semble avoir été rapidement abandonnée (peut-être dès 1950), au profit de casseroles vierges, sans plaque constructeur, une solution sans doute plus simple pour le service après-vente.

 

Une histoire encore fragmentaire

 

Malheureusement, les archives de LA SPIROTECHNIQUE ont été presque intégralement détruites lors du déménagement de Levallois à Carros. De plus, tous les pionniers de la marque ont disparu aujourd’hui.

Nos connaissances actuelles reposent majoritairement sur des observations de détendeurs et sur l'interprétation de rares documents.

LES CG45 À GAMELLE STANDARD

En 1951, la production de la gamelle archaïque est définitivement abandonnée au profit d’une nouvelle variante, qui vient compléter la version standard PRO. Je l’ai nommée version standard.

 

Bien que visuellement proche de la version PRO, elle s’en distingue par l’absence de raccords filetés à l’étain sur les tubulures et par un nouvel embout métallique droit, plus court que le modèle Fernez de 1949.

 

Cet embout sera conservé après la sortie du détendeur Mistral en 1955 et prendra plus tard le nom d’embout D10, en référence à la désignation du MISTRAL standard dans le catalogue LA SPIROTECHNIQUE de 1962.

LES CG45 À PETITE PLAQUE SA
CG45 petite plaque SA

En 1950, afin de répondre à l’augmentation de la production du scaphandre autonome COUSTEAU-GAGNAN, LA SPIROTECHNIQUE change de statut juridique, passant de SARL à SA.

 

Cette évolution est confirmée par les dépôts de brevets consultables sur le site de l’INPI.

 

À cette occasion, une nouvelle petite plaque constructeur fait son apparition, portant désormais la mention “SA LA SPIROTECHNIQUE”.

SCAPHANDRE AUTONOME

COUSTEAU-GAGNAN

breveté S.G.D.G

LA SPIROTECHNIQUE

S.A.

Siège social 6 Rue Cognacq Jay, Paris VII

N° 001

J’ai retrouvé à ce jour des CG45 avec petite plaque SA  inclus entre le numéro de série N°1960 à N°6194.

LES VARIANTES DE CG45 À PETITE PLAQUE SA
Variantes de CG45

Les CG45 à petite plaque SA se répartissent en deux groupes distincts :

 

Premier groupe (1951-1954)

 

Ce groupe regroupe les détendeurs dont les numéros de série sont estampillés avec des chiffres épais et grossiers, couvrant à ce jour la plage des numéros 1960 à 5127.

• La majorité de ces modèles sont équipés d’un étrier, tandis que les versions narguilé étaient produites uniquement sur demande pour les professionnels.

• Leur fabrication s’étend de 1951 à 1954.

 

Second groupe (1955-1956)

 

Il s’agit de la dernière série de CG45 à plaque SA, produite en 1955 et 1956.

• Cette série, estimée à environ 1000 unités, est exclusivement composée de CG45 en configuration narguilé.(simplement car le détendeur MISTRAL ne peut être monté en configuration narguilé étant à fonctionnement à un étage de détente)

• À partir de 1956, les numéros de série sont estampillés avec des chiffres plus fins, un format également adopté sur les MISTRAL 56.

 

Cette hypothèse repose sur mes observations effectuées dans des collections privées et musées, où les numéros de série recensés vont du 5206 au 6194. Ce dernier représente le plus grand numéro de série connu à ce jour pour un détendeur CG45.

Les variantes du premier groupe

Ce groupe comprend deux variantes distinctes :

 

1. Série de 1951 – Numéros de série se terminant par la lettre  “M”

 

Une série d’au moins 230 unités, produite en 1951, porte un numéro de série se terminant par la lettre “M” (confirmé entre N°2542M et N°2772M).

• La signification exacte de ce marquage reste inconnue, mais il s’agit probablement d’une série destinée à la Marine.

 

2. Série de 1953 – Plaque “montée à l’envers”

 

En 1953, une autre série d’au moins 177 détendeurs présente une particularité unique : une plaque constructeur inversée, surnommée “montée à l’envers”. Cette variante est confirmée pour les numéros de série allant du N°4051 à N°4228.

• Contrairement à une erreur de montage en usine, comme suggéré sur certains forums, cette configuration est volontaire.

• Si l’on monte le CG45 de manière classique, avec les tubulures orientées vers le haut, la plaque apparaît à l’envers.

• En réalité, cette série est conçue pour être gréée avec les tubulures orientées vers le bas, une disposition qui protège mieux les tuyaux en caoutchouc, peut-être pour un usage en spéléologie.

• En respectant cette orientation, la plaque se retrouve dans le bon sens.

 

Ce type de montage sera d’ailleurs repris plus tard par le fabricant espagnol NEMROD, sur le détendeur SNARK III à étiquette noire.

Le second groupe

Comme mentionné précédemment, la version narguilé du CG45 était produite de manière occasionnelle et sur demande jusqu’en 1954.

• Son corps est identique à celui de la version étrier, à la différence que :

• Le mécanisme du premier étage est supprimé.

• Un bouchon est placé côté membrane.

• L’étrier est remplacé par un raccord pour flexible basse pression.

 

Dernière série en 1955-1956 : la version tardive narguilé

 

En 1955 et 1956, LA SPIROTECHNIQUE produit une dernière série, estimée à environ 1000 unités, exclusivement en version narguilé.

• Cette série, que j’ai nommée “version tardive narguilé du CG-45”, est équipée d’une plaque constructeur “SA LA SPIROTECHNIQUE”.

• Contrairement aux précédents CG45, dont les numéros de série étaient marqués avec de gros chiffres, ces dernières unités fabriquées en 1956 sont estampillées avec de petits chiffres, identiques à ceux utilisés pour les MISTRAL commercialisés à partir de cette même année.

 

Un changement d’outillage et la transition vers le MISTRAL

 

Ce détail suggère que cette production tardive a eu lieu en parallèle de la fabrication des premiers MISTRAL (Seine).

• En effet, les MISTRAL produits en 1955, portant l’adresse “6 RUE COGNACQ JAY PARIS VII”, utilisaient encore des gros chiffres, comme les CG45 plus anciens.

• En 1956, une nouvelle machine est introduite, abandonnant le marquage grossier des numéros de série.

 

Fin du CG45 en 1957

 

Le CG45 est définitivement abandonné en 1957 avec l’arrivée du narguilé CG45-MISTRAL.

• Ce nouveau modèle adopte un corps HP de type US-DIVERS et une plaque de détendeur MISTRAL, marquant ainsi la transition vers une nouvelle génération d’équipements.

LES CAS PARTICULIERS DE CG45

Il est essentiel de replacer les choses dans leur contexte : à l’époque, la plongée sous-marine en était encore à ses débuts, et aucune norme n’existait comme aujourd’hui. Tout restait à organiser et à structurer.

 

Les détendeurs CG45 étaient fréquemment modifiés en fonction du vécu de leur propriétaire. Ces transformations pouvaient avoir divers objectifs : réparation, amélioration des performances ou encore personnalisation.

 

Il faut aussi comprendre que les premiers plongeurs, souvent d’anciens militaires, attachaient une grande importance au numéro de série de leur détendeur, symbole de leur ancienneté et de leur place dans la communauté. Cette tradition explique sans doute pourquoi LA SPIROTECHNIQUE a longtemps affiché le numéro de série de ses détendeurs de manière bien visible sur une plaque constructeur, alors que sa fonction première est avant tout d’assurer un suivi après-vente.

 

Aujourd’hui encore, cette fascination pour les numéros de série perdure chez les collectionneurs. Par exemple, un détendeur Mistral portant l’adresse Cognacq-Jay aura une valeur sentimentale et marchande bien plus élevée si son numéro de série ne comporte que deux ou trois chiffres plutôt que quatre. Pourtant, tous ces modèles datent de la même année de production : 1955.

Les CG45 sans plaque constructeur à gamelle PRO ou standard

À cette époque, les bouteilles de plongée n’étaient pas équipées de culots, ce qui les empêchait d'être stables debout. Cela entraînait de fréquentes chutes, provoquant des déformations des gamelles des détendeurs entrainant leurs remplacements.

 

Pour répondre à ce besoin, LA SPIROTECHNIQUE proposait des gamelles en pièce détachée dans son catalogue. Aux alentours de 1948, il est probable qu’elle fournissait une plaque constructeur fixée sur la gamelle avant, en y estampillant le numéro de série du détendeur. Cependant, cette méthode s’est rapidement révélée trop contraignante pour le service après-vente et a été abandonnée.

 

À partir de 1950, seules des gamelles avant dépourvues de plaque constructeur étaient commercialisées. C’est pourquoi de nombreux CG45 présentent une chambre humide sans plaque ni traces des quatre petits trous des rivets qui en fixaient une.

 

Contrairement à certaines idées reçues, ces modèles ne sont en aucun cas des CG45 militaires. Il ne faut pas non plus les confondre avec les premiers modèles de 1946, dits archaïques, dont le numéro de série était gravé directement sur le corps HP.

 

Il est également possible qu’en fin de production du CG45, LA SPIROTECHNIQUE ait assemblé une dernière série à partir des pièces détachées restantes. Ces exemplaires auraient été livrés sans plaque constructeur, celle-ci étant en rupture de stock. Cette hypothèse est renforcée par le fait que le dernier manuel du CG45, édité en 1955, montre exclusivement des détendeurs sans plaque.

 

L’absence de numéro de série sur ces CG45 rend toutefois leur datation précise impossible.

Les CG45 archaïques sans plaque et sans numéro de série estampillé sur le corps HP

Ce sont simplement d’anciens détendeurs équipés d’une plaque SARL !

 

Comme dans le cas précédemment évoqué, un endommagement du détendeur a probablement nécessité le remplacement de la casserole.

 

À ma connaissance, un seul exemplaire est exposé au musée Dumas à Sanary, monté en configuration narguilé.

CG45 ARCHAÏQUE SANS PLAQUE ET SANS NUMÉRO ESTAMPILLÉ

Détendeur CG45 à gamelle archaïque sans plaque constructeur et sans numéro de série estampillé. Exposé dans la collection du musée Frédéric Dumas à Sanary sur mer.

Les CG45 à grosse plaque SARL montés en gamelle PRO

Il s’agit simplement d’une modification réalisée par son propriétaire de l’époque.

 

Le détendeur CG45 ayant l’avantage d’être convertible et modulaire, il était possible de remplacer la gamelle arrière ainsi que la buse d’expiration archaïque par une buse standard PRO, sans problème d’adaptation.

 

Cette modification permettait d’adapter le détendeur à une utilisation avec le volume constant PHOQUE.

Analyse du CG45 numéro de série 516

Pour conclure, voici sans doute l’un des meilleurs exemples illustrant la difficulté de dater certains détendeurs CG45.

 

À première vue, il s’agit d’un modèle petite plaque SARL avec une gamelle archaïque, équipé du rare et mythique embout de type FERNEZ de 1946. On pourrait donc en déduire qu’il date de 1949, puisque sa plaque est fixée verticalement, de la même manière que les grosses plaques SARL, montées avec leur longueur parallèle à la base de la buse d’expiration.

 

À partir de 1949, toutes les petites plaques SARL ou SA retrouvées apparaissent horizontales lorsque le détendeur est gréé sur le bloc, formant un angle de 45° par rapport à la base de la buse d’expiration. En effet, avant cette date, les tubulures des casseroles étaient positionnées horizontalement par rapport au plan.

 

Cependant, en l’observant de plus près, on remarque que son numéro de série est le 516, ce qui ne correspond pas à la chronologie établie jusqu’ici. En retournant le détendeur, on découvre que ce numéro est estampillé à la base du corps HP.

 

Il ne fait alors aucun doute que nous sommes en présence d’un ancien CG45 sans plaque, datant de 1946, ce qui explique la présence de l’embout FERNEZ.

 

Que s’est-il passé ? Il est probable que son propriétaire ait souhaité lui ajouter une plaque constructeur ou que la casserole ait été remplacée à la suite d’une chute du scaphandre.

 

Avec du recul, cette modification semble dater du début de l’année 1949. Il est probable qu’à cette période, LA SPIROTECHNIQUE proposait en pièce détachée des gamelles avec une petite plaque SARL positionnée verticalement et estampillait dessus le numéro de série du détendeur.

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