
chronologie et typologie
des
détendeurs narghilés
commercialisés de 1946 à 197
Un détendeur narguilé est généralement utilisé en plongée professionnelle et rarement en plongée de loisir. Il permet d’effectuer des travaux sous-marins sans avoir à supporter le poids et l’encombrement d’une bouteille de plongée, offrant ainsi une plus grande liberté de mouvement. Le plongeur porte le détendeur narguilé à double tuyaux grâce à un baudrier (harnais). L’alimentation en air comprimé s’effectue à moyenne pression (environ 10 bars) via un long flexible d’environ 30 mètres appelé glène. Le tout est relié en surface à un compresseur moyenne pression ou à une réserve d’air haute pression, détendue à moyenne pression par l’intermédiaire d’un premier étage.
En 1943, parmi les trois prototypes de détendeurs Air Liquide, l’un d’eux était conçu en version narguilé. Il s’agit de celui visible sur la photographie ci-dessous, qui est la seule connue à ce jour. Ce modèle est l’ancêtre des narguilés développés par LA SPIROTECHNIQUE, qui seront commercialisés jusqu’en 1977, date à laquelle la marque abandonne sa branche professionnelle.
Au total, trois modèles de narguilés à double tuyaux ont été commercialisés entre 1946 et 1978.

LE CG45 NARGUILÉ
Comme mentionné sur la page dédiée au CG45, la version narguilé était fabriquée ponctuellement et uniquement sur demande jusqu’en 1955. Son corps est identique à celui de la version à étrier, à la différence que le mécanisme du premier étage est supprimé et remplacé par un bouchon côté membrane, tandis que l’étrier est remplacé par un raccord pour le flexible basse pression.
En 1955 et 1956, LA SPIROTECHNIQUE produit une dernière série de CG45, probablement limitée à 1000 unités, exclusivement en version narguilé. J’ai nommé cette variante la version tardive narguilé du détendeur CG45.

Détendeur narguilé CG45 tardif numéro de série 6104.

Détail du raccord du flexible basse pression du narguilé. Sur la version tardive il est coudé.

Détail de la gamelle du CG45 NARGUILÉ tardif. Sur les NARGUILÉS l'étrier est remplacé par un raccord basse pression droit sur les modèles d'avant 1955 ou coudé pour les modèles de 1955 et 1956.

Détail interne du CG45 narguilé tardif. Le mécanisme du premier étage est supprimé et le "coté membrane" et fermé avec un bouchon que l'on démonte avec une clé ergot.

Détail du corps du CG45 NARGUILÉ TARDIF.

Détail de la gamelle du CG45 SA NARGUILÉ numéro de série 6104.
LE CG45 NARGUILÉ À PLAQUE DE MISTRAL
Le Narguilé CG45/MISTRAL, lancé en 1957, conserve les caractéristiques du CG45 mais adopte un corps de type US DIVERS, reconnaissable à son raccord moyenne pression (MP) incliné à 30° par rapport au boîtier. Il est équipé d’une plaque constructeur MISTRAL et restera commercialisé jusqu’en 1964.


Le détendeur narguilé CG45/MISTRAL est sorti en 1957 en remplacement du traditionnel CG45 narguilé. Il sera commercialisé jusqu'en 1964.

Détail de la plaque constructeur, il s'agit d'une plaque de détendeur MISTRAL avec l'adresse 27 rue Trébois Levallois (Seine) mais le numéro de série se termine par la lettre G.

Détail de la gamelle arrière du narguilé CG45/MISTRAL. Le raccord BP sort latéralement en faisant un angle de 30° par rapport au boitier, il s'agit du raccord outre-atlantique utilisé sur les détendeurs US DiVERS.

Détails internes du narguilé, on remarque l'absence de bouchon pour isoler le côté membrane du premier étage comme c'est le cas chez le narguilé CG45.

Détail de l'emplacement du premier étage sur le corps HP. On remarque la total absence d'usinage ce qui empêche toute transformation en détendeur étrier.

Éclaté du narguilé CG45/MISTRAL.
LE NARGUILÉ MISTRAL
Le Narguilé MISTRAL, orthographié avec un U, a été commercialisé entre 1965 et 1967. Sa production a été limitée à une petite série d’environ 500 exemplaires, selon mes estimations. Le plus grand numéro de série retrouvé à ce jour est le 416, et à partir de 1968, son nom s’écrira avec un H.
Ce modèle apporte ainsi plusieurs améliorations techniques, facilitant son entretien et augmentant la sécurité du plongeur.


Détendeur narguilé MISTRAL écrit avec un U, ici le numéro 297.

Voici le plus gros numéro de série d'un NARGUILÉ U que j'ai retrouvé à ce jour, il porte le numéro 416.

Sur cette photo vous voyez côte à côte le détendeur narguilé MISTRAL écrit avec un U et le détendeur narghilé écrit avec un H. À savoir que dans la langue française les 2 orthographes sont acceptées.



LE NARGHILÉ MISTRAL
En 1968, LA SPIROTECHNIQUE modifie l’orthographe du Narguilé MISTRAL, qui s’écrit désormais avec un H (NARGHILÉ). Ce modèle sera commercialisé jusqu’en 1977, année où, confrontée à une grave crise financière, la marque décide d’abandonner sa branche professionnelle.
La plaque constructeur, fabriquée en aluminium, s’électrolyse rapidement au contact du milieu marin, ce qui explique pourquoi il est rare d’en trouver en bon état aujourd’hui.
Au total, moins de 3 000 NARGHILÉS MISTRAL ont été produits, soit environ 300 exemplaires par an, ce qui en fait un détendeur relativement rare, surtout en parfait état de conservation.

Détendeur narghilé MISTRAL.

Détails internes du narghilé MISTRAL. La membrane est celle du détendeur MISTRAL.

Détails internes du narghilé MISTRAL. Le bec de canard est celui du CG45.

Détails internes du narghilé MISTRAL.

Détails de la sortie BP du narghilé MISTRAL montée sur rotule.

Détails du mécanisme du narghilé MISTRAL.